Les commissaires d’exposition Andréanne Beguin et Thomas Maestro imaginent 1200 mètres, la distance nécessaire pour passer de la fiction au réel.
“Selon Pablo Helguera, cité dans le livre Co-Création Marie Preston, Céline Poulin et Stéphanie Airaud, la co-création est une réalité protéiforme en fonction des intentions et des implications des participant·es.
Ainsi Joris Héraclite Valenzuela se situe du côté de la “creative participation”. Les enfants de la Tribu du Grand Air ont pu déposer leurs propres morceaux de silicone, selon la technique de l’artiste, et ainsi constituer un « livre de murs », assemblé par l’artiste.
Margot Bernard se situerait plutôt du côté de la “directed participation”, les salarié·es s’étant prêtés au jeu de l’entretien, de la discussion menée par l’artiste, enregistrée puis montée dans différentes pistes sonores. Enfin, Maha Yammine se retrouve elle au niveau de la « collaborative participation », puisqu’elle est partie de ce que les enfants de l’hôtel social pouvaient faire avec peu de moyen et peu d’espace. L’idée de jeu, ainsi que les différentes étapes de création, ont été réalisées par les expérimentations manuelles des enfants.
Nous avions comme principe curatorial celui du « Do it with others », autrui impliquant une forme d’impossibilité du contrôle et une adaptabilité nécessaire à des facteurs exogènes et imprévus. Joris Héraclite Valenzuela avait pour souhait initial de faire travailler ensemble différentes générations, des enfants et des personnes âgées, mais ce sont finalement les enfants de la Tribu du Grand air qui ont été les principaux·les participant·es.
Là où Margot avait prévu des ateliers collectifs, la difficulté de la confidence a transformé les prises de son en des moments plus intimistes et privés.
Enfin, Maha Yammine devait composer à chaque séance en fonction des présences et des absences des familles de l’hôtel social, notamment dues à leur difficulté à se déplacer et à sortir du périmètre de proximité.
La co-création, quel qu’en soient les degrés, consiste à faire la mise au point sur un champ en mouvement continuel. C’est accepter les flous et avoir un temps d’ouverture quasiment sans fermeture.”
Andréanne Béguin et Thomas Maestro
Artistes invité·es :
Margot Bernard, Joris Heraclite Valenzuela et Maha Yammine